Le principe de folksonomy: intelligence collective ?

Nous définirons Folksonomy comme suit: contraction de « folk » et de « taxonomy ». C’est un classement réalisé par les internautes du monde entier lorsqu’ils « taguent »[1] des pages et sites web sur des sites de référence. C’est un système de référencement alternatif à Google notamment, lequel est constitué manuellement par et pour les internautes.

En premier lieu, la mise en place de services permettant la mise en commun des tags a considérablement participé aux changements que l’on attribu communément au web 2.0. En effet, si dans un premier temps les internautes pouvaient encoder leurs recherches, sites préférés ou autres à l’aide de marques-pages ou favoris dans l’interface privé de leur ordinateur, l’introduction de services de gestion communautaire des marque-pages par tags, avec des sites emblematiques tels del.icio.us ou blogmarks.net, a révolutionné l’utilité et les

avantages liés à l’idée de garder l’information. L’utilisation des « tags » a été à la source de bouleversements rapides dans les habitudes des utilisateurs avancés.

 

Sur le site Del.icio.us l’internaute propose ses tags renvoyant à des sites web et/ou des articles.

 

© http://del.icio.us/

 

Ce type de site permet à ses utilisateurs de définir l’organisation et l’architecture de leurs liens favoris. Par ailleurs ces sites laissent aux contributeurs une liberté sémantique de taille. Ce faisant, chaque participant peut partager ses favoris avec l’ensemble des internautes, en décrivant les liens qu’il répertorie. Ainsi le cumul des actions constitue un répertoire de liens intelligents. Ce système de classement par mots-clés permet de retrouver une information connexe grâce à la multiplication des tags par les différents contributeurs. Plus l’annuaire collectifs a de membres plus l’outil sera puissants.

Ce mode de classification, s’il pose un problème de lisibilité dans un premier temps, s’enrichit en se densifiant et de même en se complexifiant. En effet, tous les individus ne vont pas classer les liens ou articles sous le même tag, car les significations sont différentes selon le contexte et le sens que chaque individu place derrière un simple mot ou expression. Par ailleurs, plus les différences de sens apparaissent, plus les internautes sont contraints de complexifier, préciser leur classement. En d’autres termes ce mode de classement incite progressivement les utilisateurs à produire des marquages et à qualifier les contenus, plus la toile devient dense, plus les qualifications deviennent complexes.

 

Ce qui est intéressant dans ce principe, c’est que le mode participatif sur lequel est construit ce modèle, n’impose aucunement à ses utilisateurs un sens à un mot, mais bien une polysémie aussi large qu’il y a de participants. Ainsi, au-delà des définitions classiques viennent s’ajouter les représentations communes et/ou personnelles des individus ainsi que les différentes cultures, lesquels ont la possibilité de retrouver dans ces annuaires collectifs mondiaux. Cependant, cette diversité n’est pas uniquement source d’enrichissement, d’un point de vue sémantique la synonymie et l’homographie restent des obstacles à la lisibilité de ce mode de classement. Il semble évident que certains tags, parce que trop larges, ne peuvent exprimer la complexité de toutes pensées ou réflexions. Si le « multi-taggage » est une des solutions, il devient de même difficile  de naviguer par ce mode de fonctionnement.

 

Le fait que les internautes participent à ces annuaires rentrent définitivement dans une approche 2.0 du web, car, l’individu est ici acteur du media, co-createur et par conséquent actif. Le principe de folksonomy  est essentiellement social, dans la mesure où toute ressource taguée est visible aux autres utilisateurs effectuant une recherche sur ce tag. Et au delà de la simple consultation, ce sont tous les acteurs d’une plateforme sociale qui sont acteurs du marquage des données : si le créateur d’une ressource peut décider de la taguer, ses lecteurs peuvent faire de même.

 

L’aspect collaboratif et social que revêt ce mode fonctionnement place l’individu au centre, car c’est bien les usages qu’en font les internautes qui en déterminent la pertinence. Et ces pratiques sont collectives mais sont en définitive à destination de chacun: « Qualifier ensemble pour choisir seul ». Ici, la communication par les pratiques qui y sont associées sont horizontales et non verticales.

 



[1] Un tag est un mot-clé que l’on peut associer à une ressource disponible en ligne en vue de la décrire. On peut, à loisir, associer un ou plusieurs tags à une même ressource.

 

L’approche collaborative, intelligence collective ?

Internet invente une nouvelle façon d’être ensemble, qui plus est à l’echelle de la planète. La structure sociale du réseau mène à un paradoxe. En effet nous sommes plus nombreux su la planète et dans le même temps plus étroitement liés. Stanley Milgram sociologue américain avait démontré lors d’une expérience en 1967, que les individus étaient séparés par six intermédiaires en moyenne. La légende des six degrés de séparation[1] était né et ce qui démontre que nous ne sommes pas socialement très éloignés les uns des autres. Internet participe à réduire ce degré de séparation grâce notamment aux hubs, lesquels sont des nœuds du réseau hautement connectés. Car on peut penser qu’à d’autres périodes de l’histoire le degré de séparation moyen aurait été supérieur à aujourd’hui et qu’il aurait même été possible de découvrir des personnes impossibles à connecter.

Le réseau est une forme d’organisation sociale qui peut être extrêmement complexe. Thierry Crouzet dans Le peuple des connecteurs défend l’idée selon laquelle une configuration complexe peut être supportée par des règles simples. Le succès de la cohésion des mécanismes sociaux ne dépend pas de la qualité de l’autorité centrale qui la gère. A ses yeux pour qu’une structure fonctionne, il n’est pas nécessaire qu’il existe une hiérarchie de type pyramidale. La somme des actions rationnelles individuelles peuvent aboutir à une forme d’intelligence collective.

Par exemple, les lois sont des règles que l’on intériorise, en s’y fiant plus ou moins consciemment, les individus se déresponsabilisent en partie. Plusieurs expériences ont démontrés que l’absence de règle ou du moins une réduction de la signalisation pouvait apporter de la fluidité dans les échanges. Les individus étant plus attentifs aux interactions des uns et des autres. Ainsi l’intelligence localisée interagit en fonction de l’autre. On retrouve ici la théorie des jeux de Norbert Elias[2]. Une configuration se construit selon la position des autres. Aujourd’hui Internet évolue en fonction de décisions locales, liées aux besoins des acteurs. Ainsi, comprendre Internet devient aussi compliqué que de comprendre un organisme vivant. A la différence de taille que l’on connaît les cycles d’évolution et de fin d’un organisme vivant, a contrario, on ignore les limites de propagation de la structure Internet. Tout le monde, entreprises, individus ou les universités ajoutent des nœuds et des liens sans demander de permission à aucune autorité centrale. Car aujourd’hui aucune société, institution ou personne ne peut prétendre détenir le contrôle de la sphère Internet, tout au plus une fraction négligeable de l’ensemble du système. L’architecture en réseau est si distribuée, si décentralisée, si localement managée, qu’une tache aussi ordinaire que d’obtenir un carte du réseau est devenue quasi impossible.

Au départ Internet – contrairement à d’autres projets technologiques – n’a pas été dessiné d’après un plan. Internet s’est auto organisé. Même si Internet est une invention humaine, il a désormais une vie propre. Il possède toutes les caractéristiques d’un système complexe qui évolue. Il est plus proche d’une cellule organique que d’un composant d’ordinateur.

carto-internet.jpg

Cette cartographie d’Internet met en évidence les étoiles qui composent la toile Internet, lesquelles sont reliées par des nœuds (hubs) interconnectés. Le réseau n’est pas idéalement distribué mais massivement décentralisé.

Dans chaque structure sociale, des hubs sont présents. Repérer ces hubs permet notamment de passer par eux pour maximiser la transmission d’un message. En d’autres termes, ils sont des vecteurs pertinents de communication. Par exemple, les stars qui sont les plus interconnectées socialement intéressent les marques, lesquelles y voient un biais marketing afin de diffuser les nouvelles tendances.

 Marion Frêche


[1] La légende des six degrés fut popularisée en 1990 par la pièce Six degrees of separation, de John Guare.

[2] Norbert Elias, Qu’est-ce que la sociologie ?, Agora, Paris, 1970.

Réflexions sur les réseaux sociaux « virtuels »


eauresa.gifL’intérêt des réseaux sociaux réside dans l’idée qu’ils sont conçus dans le but d’élargir le réseau d’influence d’un individu. En effet, la rencontre virtuelle devient pertinente à partir de l’instant où elle se distingue des rencontres que l’ont peut avoir par les canaux de mise en relation traditionnels. En d’autres termes le réseau social doit apporter une valeur ajoutée à ses utilisateurs, par exemple d’ordre professionnel. Dans le cas des réseaux sociaux professionnels, le réseau joue le rôle de filtre pour les recruteurs, à l’inverse l’individu à la recherche d’un emploi – quand il y parvient – peut entrer en contact de manière plus précise.

Un des réseaux social le plus emblématique est LinkelIn. Ce dernier a pour objectif de mettre en relation des professionnels au sein de leur secteur d’activité spécifique. Le premier de cercle de relation repose sur des connaissances déjà existantes, le second cercle devient payant. Si cela semble être contraire à l’ouverture des services attribuée au web 2.0, il semble que cela permette de garantir la qualité du service en terme de limitation. Car la qualité d’un réseau social dépend de l’usage qu’en font ses utilisateurs. En effet, pour que le réseau soit pertinent, la recherche de contact doit l’être également. Par conséquent, si le service est payant, cela opère une première sélection dans l’implication des membres du réseau. L’argent est-il le meilleur arbitre ? De fait, il semble être le plus simple, rapide et lucratif pour les concepteurs et peut être un élément de garantie pour les professionnels présents sur le réseau. La plupart des réseaux sociaux classiques sont gratuits et à destination de tous. Ces derniers ont ainsi comme principale possibilité d’être mis en relation avec leurs amis et amis de leurs amis, de partager du contenus de toutes sortes (myspace, copainsdavant…) L’objectif est en premier lieu ludique et social, donc de l’ordre du divertissement. Cependant c’est aussi l’occasion de rester d’une part en contact avec des connaissances et d’autres part de renouer le contact avec d’anciennes relations ainsi que de nouer de nouvelles relations par affinités. Car le réseau sert ici à faciliter l’extension du réseau de chaque membre.

Par ailleurs c’est aussi la possibilité pour les utilisateurs d’entretenir une forme de blog a minima où seules les connaissances choisis ont accès aux informations préalablement paramétrées. Ainsi chaque membre devient créateur de contenu dans une interaction horizontale avec son réseau. Car c’est bien dans l’alimentation plus ou moins régulière de chaque profil que réside l’intérêt de ce type de réseau. La force des informations sont d’une part leur fraîcheur et d’autre part leur ancienneté. En effet, ici la durée de vie de l’information est infini et modifiable à souhait.

L’exemple de Facebook: force et faiblesse du réseau

Facebook au départ a été créé par et pour des étudiants des grandes universités américaines. L’objet était de mettre en relation ces étudiants ainsi que de leur permettre d’échanger des contenus d’ordre universitaire. L’accès au réseau par de nouveau membre était alors vérifié grâce au mail de l’étudiant. Depuis 2007, le réseau est ouvert à tous. Si le site se défend d’être à destination des étudiants diplômés ou en devenir ainsi qu’aux jeunes employés, la massification du site (30 millions de membres en 2007), a largement éloigné les usages des membres de l’utilité première du site. En effet, tout un chacun peut désormais devenir membre de facebook sans connaître au préalable l’utilité du site. Par conséquent, si un néophyte devient membre de ce type de réseau, il ne sera pas en mesure de constituer un réseau pertinent. En effet si ce dernier étend son réseau de manière anarchique, par la suite il sélectionnera es informations car on peut penser qu’il ne souhaitera pas partager ses informations avec l’ensemble de son réseau. L’intérêt ainsi réduit sa participation s’amoindrira et corollairement sa pertinence.

Donc la force du réseau devient par son ouverture totale une faiblesse. Les réseaux sociaux trouvent leur force dans l’utilisation qu’en font leurs membres, c’est pourquoi il est essentiel que les internautes prennent en compte les enjeux, avantages et intérêts de telles plates-formes de communication.

En effet, si le web 2.0 replace l’individu en son centre, il s’agit pour ce dernier d’apprendre à se saisir des opportunités que lui confère cette nouvelle structure sociale. Car ces opportunités peuvent in fine avoir des effets indésirés. Si les nouveaux utilisateurs ne savent pas protéger, construire, créer un profil dans la sphère Internet, l’effet peut effectivement leur être nuisible notamment au sein de réseaux sociaux.

M. F.

Dans la com…(soirée bubble and water 2007)

Alors la com, avantages et inconvénients:

Inconvénients: beaucoup de travail, de pression…

Avantages: des moments de décompression…

Je crois que tout est dit…

M.F.

La communication virale: néfaste ou opportune ?

 

Si dans un premier temps les entreprises se sont inquiétées des divers détournements de leurs images, logos… effectués à leurs insu par des internautes, ce n’est désormais plus le cas. En effet, les vidéos amateurs fleurissent sur le net, à tel point qu’il est difficile de déterminer leurs origines. Ainsi, certaines entreprises ont compris la fenêtre d’opportunité qui s’offrait à elles. A l’heure où Internet incarne l’hyperchoix et où l’information détient une durée de vie illimitée, il est dès lors permis de créer, de susciter, d’amener à soi les consommateurs.

Les exemples ne sont pas rares, par exemple cette petite publicité virale…pour une marque de voiture…qui a le mérite de nous divertir et l’avantage pour la marque de faire une pub où tout est permis et pour un coût défiant toute concurrence !

M.F.